Tout le monde mérite d’échouer

L’échec est couramment connoté comme une souffrance qui engendre de la démotivation, une perte de confiance ou encore la remise en cause de ses capacités.

En le déconstruisant, l’échec est avant tout un apprentissage. Alors, comment surpasser les hypothèses négatives et discerner le message authentique de l’échec ?

Assumer le risque

Personne n’aime échouer. Cette tournure a un aspect rationnel et émotionnel. Un projet qui échoue c’est une perte de temps et d’argents. S’ajoute à cela la peur de la prise de risque, encrée dans notre ADN, une peur intense d’être rejeté de sa « tribu ». Notre tribu marque notre appartenance à un groupe d’individus et de ce fait, les tribus ne peuvent exister que par opposition à ceux qui n’en font pas partie. C’est pourquoi, chaque membre doit mériter sa place et par-dessus tout, la préserver.

C’est un concept difficile à intégrer lorsque nous avons grandi dans un pays où nous n’apprenons jamais à gérer l’échec, à le voir de manière positive. La société voudrait que nous prenions le moins de risques possible vis-à-vis de nos vies et que nous nous fondions dans le moule : études, postes sécurisants, avantages sociaux.

Heureusement, l’esprit humain est modulable et à force de tester des idées, d’entreprendre il se désensibilise à la partie irrationnelle de la peur de l’échec.

Mieux surmonter sa peur de l’échec 

Pour ne pas rester paralysé longtemps par une peur vague et mal définie, il est plus facile d’y faire face en explicitant le pire scénario d’échec possible. Tim Ferris, auteur de « la semaine de 4 heures » propose trois questions afin de définir plus précisément cette peur.

  1. Quelles sont les pires conséquences qui peuvent se produire à la suite de votre action ?
  2. Comment pouvez-vous éviter ces conséquences ?
  3. Si le pire venait à se produire, comment pourriez-vous réparer les dégâts ou demander l’aide de quelqu’un ?

Retournons l’exercice :

Qu’en ressortirait-il de bénéfique en passant à l’action ? Quel est le coût de l’inaction ?

Si vous tentiez vraiment votre projet, vous gagneriez en confiance, développeriez des compétences alors, quels seraient les bénéfices d’un coup manqué ? Cette question sera expressément développée dans le prochain paragraphe « Les révélations de nos insuccès ».

Si j’évite cette action ou cette décision, à quoi ressemblera ma vie dans 6 mois, 3 ans, 10 ans ?

L’inaction ne doit plus être une option. C’est dans l’incertitude de nos actes qu’il faut précisément passer à l’action car l’humain est libre et ne signe pas de pacte avec l’avenir. Si la liberté était définie par le terme qu’elle vise, elle ne serait plus affranchie mais une fin en soi.

Les révélations de nos insuccès

Souvent, l’obsession première après un échec est d’en tirer des leçons. Cet effet culpabilisant est une double peine car en plus de rater mon projet, je n’en tire pas de sagesse immédiate.

Au lieu de voir l’échec comme une porte qui s’est fermée, pourquoi ne pas aller voir ailleurs et ouvrir une nouvelle fenêtre. Il n’y a pas de panneau « sens interdit » mais uniquement des panneaux indicateurs pour envisager un autre chemin d’existence. Ce ratage permet d’ouvrir une voie dans laquelle on ne se serait jamais aventuré si l’on n’avait pas échoué. La clé du message post-échec est de rebondir, je vais voir ailleurs, je n’insiste pas. Simone de Beauvoir insiste également sur l’achèvement de la réussite « Il ne faudrait pas croire non-plus que la réussite consiste à atteindre tranquillement un but ; nos buts ne sont jamais que de nouveaux points de départ. »

Une seconde vertu de l’échec d’après Charles Pépin est « la puissance de rectification ». On atteint la vérité uniquement en commençant par se tromper. L’échec est normal dans un processus humain d’apprentissage. Je n’échoue pas parce-que je suis nul, raté, j’échoue parce-que je ne suis pas programmé, je ne suis pas un logiciel. L’humain est ponctué d’incertitudes et s’essaie au tâtonnement. Le mammifère humain n’est pas configuré pour la réussite.

Il est enfin impératif de prendre le temps d’écouter ce que l’échec a à me dire : me dit-il de persévérer dans la même voie, riche de cet apprentissage ou me dit-il de bifurquer, riche de cette liberté du rebond ?

Parfois, l’échec peut être une révélation du désir inconscient. Notre échec va être vu comme tel du point de vue conscient mais comme réussite du point de vue inconscient. On a envie de rater parce que l’on ne veut pas admettre que la voie dans laquelle on s’aventure ne nous plaît pas. Elle nous plaît socialement, elle plaît à notre idéologie mais au fond elle ne nous plaît pas alors, nous ratons pour entendre notre véritable désir.

Finalement avec l’échec, soit j’apprends pour prolonger dans la même voie, soit j’apprends que cette voie n’est pas faite pour moi et que je vais aller voir ailleurs, soit j’apprends à me rapprocher de ma vérité inconsciente.

Sources :

Sites Internet

Vidéo complémentaire

Livres

SIMONE DE BEAUVOIR, Pyrrhus et Cinéas.

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