Voici FOMO. L’acronyme de « Fear of missing out » en anglais, la peur de rater quelque chose en français. Nous l’avons tous déjà rencontré. FOMO s’immisce dans nos vies en passant par notre inconscient, nous faisant croire qu’il y a toujours quelque chose à faire de mieux, ailleurs.
Nous savons tous ce que c’est d’expérimenter FOMO. Que ce soit en faisant défiler Instagram et en voyant à quel point tout le monde semble s’amuser, ou en restant assis à la maison regardant notre partenaire se diriger vers une soirée excitante avec des amis. FOMO peut nous faire sentir anxieux, en colère, frustré ou tout simplement triste. Quelles sont les différentes facettes du syndrome FOMO, comment les réseaux sociaux peuvent aggraver la situation et comment le contrer ? Enfin, quel impact peut-il avoir sur notre bien-être émotionnel ?
Je ne veux rien rater
Bien souvent, cette peur est associée à l’angoisse d’être oublié ou que personne ne remarque notre absence. C’est le sentiment de ne pas pouvoir suivre, d’être laissé pour compte. On se met alors à complexer se persuadant que quoique l’on fasse, ce n’est pas assez. FOMO ne fait pas que nous déconnecter du monde, il nous empêche aussi d’apprécier le moment présent et cette peur nous écarte de nos objectifs.
Le rôle des réseaux sociaux
Par son omniprésence, la réalité parallèle des réseaux sociaux renvoie l’illusion que les autres sont disponibles en permanence et que nous pouvons constamment les contacter afin de ne rien rater. On a l’impression que tout ce que l’on possède, ce que l’on fait devient insignifiant par rapport à tout ce que font les autres et à l’abondance de ce que l’on peut voir sur internet. C’est essentiel d’être visible aujourd’hui, soigner sa présence en ligne est devenue une tâche quotidienne chez la plupart d’entres-nous.
Les réseaux sociaux sont anxiogènes car il nous inflige une fausse obligation d’avoir une constante remise à jour de notre représentation sociale et médiatique. Devoir sans cesse prouver par nos actions et nos réalisations qu’on a de la valeur pour autrui est une considérable cause de stress. La nécessité de rester connecté, d’être joignable à tout moment et la crainte que personne ne remarque notre absence favorise le syndrome FOMO.
Même par moment de repos, impossible de profiter complétement de sérénité. Ressentant constamment le sentiment d’avoir besoin de faire quelque chose, notre esprit se torture à imaginer le pire. Le changement d’un sentiment de tranquillité à une angoisse de passer à côté d’un moment peut se jouer en quelques secondes. Il suffit d’une sonnerie de téléphone, d’un message ou même d’une pensée passagère.
Cultiver sa solitude
Une clef afin d’affronter au mieux cette angoisse d’être passé à côté de quelque chose est d’embrasser sa propre compagnie. Apprendre à être bien, seul. On n’est en rien en train de manquer quand on est seul. S’écouter est un point essentiel pour apprécier notre temps solitaire. Une fois aligné avec nos envies, besoins et émotions, les pensées parasites sont plus facilement détectables et on peut facilement se réajuster dans notre propre cocon de confort émotionnel. En résumé, se créer une bulle d’équilibre en notre fort intérieur rassure les peurs liées à FOMO.
La raison pour laquelle on ressent ces peurs, c’est notre lutte à répondre aux questions existentielles de la vie. Suis-je aimé ? Est-ce que l’on se souviendra de moi ? Suis-je assez ? Est-ce que ce que j’accompli est notable ? Suis-je important ? En acceptant que l’on peut répondre soi-même à chacun de ces points, on fait un pas vers l’indépendance émotionnelle. S’affranchir de tout besoin de validation d’autrui.
La solitude choisie est quelque chose de très ressourçant. C’est un excellent moyen de se reconnecter à nos besoins fondamentaux et à nos attentes. On retrouve la paix, de la clarté dans nos pensées et un rythme ressourçant.
Aller au-delà de la FOMO
Très lié à notre besoin d’importance et de besoin d’amour, si on souffre de FOMO c’est que ces besoins ne sont pas bien remplis. Si effectivement, le besoin d’appartenance se trouve dans la pyramide de Maslow, il ne faut pas non plus s’étourdir à vivre en fonction des autres. On ne comble jamais quelque chose d’intérieur avec l’extérieur. Il faut apprendre à bien remplir notre besoin d’amour et d’importance seul. Posons-nous la question suivante: comment est vraiment comblé notre besoin d’amour aujourd’hui? S’il y a une carence, c’est qu’il y a bien souvent un vrai travail à faire au niveau de l’estime de soi et de l’amour-propre.
Ainsi, au lieu de tout faire par peur, faisons plutôt les choses par envie. Le secret est de ne pas se concentrer sur la pénurie et sur ce quoi on peut potentiellement passer à côté mais sur l’abondance, ce que l’on peut gagner à faire ce qui nous plaît. Déplaçons le curseur.
En définitive, ce n’est pas possible de surmonter complétement cette peur humaine fondamentale. Mais c’est une bonne nouvelle. FOMO nous aide à mieux aimer, à grandir, à réussir plus amplement et à vivre pleinement. Cela soulève une nouvelle question fondamentale, qu’est-ce que notre peur essaie de nous dire ? Utilisons cette question pour prendre de meilleures décisions. Analysez vos peurs et faites ce qui vous rend heureux.
Inspirations
Podcast :
The Tim Ferris Show #94 : Tara Brach on Meditation and Overcoming FOMO
Chloé Bloom: La peur de manquer – FOMO
Chloé Bloom : La solitude
Emma Chamberlain : Alone but not lonely
Youtube:
Arte : «Le syndrôme FOMO : Pas sans moi ! | PsychoBugs #09 | ARTE», https://www.youtube.com/watch?v=9-PqL0SpR2U&t=15s
TEDxTalks: “FOMO – the fear of missing out: Bobby Mook at TEDxUNC”, https://www.youtube.com/watch?v=1mZAQC9djPE